La nouvelle vague des coaches étrangers: Van Bronckhorst, sans complexe (2/5)
Jusqu’à lundi, nous vous proposons une série de portraits de jeunes entraîneurs qui ont le vent en poupe. Deuxième étape avec le coach de Feyenoord.
- Publié le 13-01-2017 à 12h26
- Mis à jour le 13-01-2017 à 12h28
Jusqu’à lundi, nous vous proposons une série de portraits de jeunes entraîneurs qui ont le vent en poupe. Deuxième étape avec le coach de Feyenoord. De son passé de joueur, nombreux sont ceux qui se souviennent certainement de son (fantastique) but, inscrit en demi-finale de la Coupe du Monde 2010, avec les Pays-Bas, face à l’Uruguay, d’une frappe surpuissante du pied gauche, qui est allé se loger dans la lucarne d’un Fernando Muslera médusé. Ou de son titre de champion d’Angleterre acquis (comme médian) avec Arsenal en 2002. Ou encore de cette Ligue des Champions, remportée (comme arrière gauche) face… aux Gunners, en 2006, sur la pelouse du Stade de France.
Mais depuis sa retraite sportive, après le Mondial 2010, c’est comme entraîneur que Giovanni Van Bronckhorst s’est fait un nom. Chez lui, à Rotterdam, là où il est né et où il a terminé sa carrière de joueur, lors d’un deuxième passage au club, après une première pige entre 1994 et 1998.
Intronisé coach principal de Feyenoord en mai 2015, un peu en avance sur le timing prévu suite au limogeage de Rutten, dont il devait prendre la succession durant l’été, Gio, comme on l’a surnommé à Barcelone et en Écosse (il a évolué chez les Rangers), n’a pas choisi la facilité. Au contraire.
À 40 ans et avec seulement deux expériences comme adjoint (chez les U21 néerlandais et à Feyenoord, aux côtés de Koeman puis Rutten, durant quatre ans), il a directement été confronté à un enjeu énorme : qualifier le club pour la Ligue Europa, lors d’un barrage d’accession à la C2, face à Heerenveen. Il échoua, de peu (défaite 1-0 à l’aller, partage 2-2 au retour), mais garda la confiance du président Dick van Well, qui voyait en lui "un pari pour l’avenir" et l’occasion de promouvoir une figure du club, au passé glorieux, comme Frank De Boer l’a été à l’Ajax et Philipp Cocu au PSV.
Sans Coupe d’Europe à disputer, Van Bronckhorst a pris le temps de préparer au mieux la saison 2015-2016, durant laquelle Feyenoord n’aura d’autre choix que de jeter toutes ses forces dans la bagarre nationale. Avec des semaines entières pour préparer les rencontres, le style Gio se met en place, petit à petit. S’il continue à miser sur l’expérience d’un garçon comme Dirk Kuyt (36 ans), l’ancien joueur du Barça a aussi décidé de faire confiance à la jeunesse, dans la plus pure tradition néerlandaise. Et le centre de formation de Feyenoord étant un des plus reconnus des Pays-Bas, il aurait eu tort de s’en priver. En intégrant petit à petit les jeunes du club (Karsdorp, Kongolo, Vilhena…), il est parvenu à créer une véritable alchimie. "Avec un bon football, on peut remettre Feyenoord sur la carte du football néerlandais", promet-il.
Et il tient parole. Un an après sa prise de fonction, Van Bronckhorst décroche déjà un premier trophée : la Coupe des Pays-Bas. Ironie du sort, le club ne l’avait plus remportée depuis… 2008, époque à laquelle le défenseur faisait partie de l’équipe victorieuse.
Mais il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il a un autre objectif : reconquérir le titre de champion des Pays-Bas, 18 ans après le dernier, remporté à la fin de la saison 1998-1999. Pour y parvenir, il se base sur un effectif stabilisé (mais qui a gagné en expérience) par rapport à la saison dernière. Seul l’attaquant Nicolai Jorgensen est venu renforcer le groupe. Une belle pioche, puisque le Danois est actuellement meilleur buteur de Eredivisie avec 12 buts marqués en 17 matches.
Au niveau du contenu proposé, le jeu de Feyenoord est un mélange entre "un jeu à la hollandaise avec des ailiers", comme le décrit Van Bronckhorst et des modifications de système qui permettent de surprendre l’adversaire. Une recette qui, pour l’instant, fonctionne à merveille puisque, à mi-championnat, le club de Rotterdam possède 5 points d’avance sur l’Ajax, et 8 sur le PSV. De quoi entrevoir la deuxième partie de saison avec sérénité.
Et même de voir plus lojn, puisque Van Bronckhorst a paraphé, début décembre, un nouveau contrat de deux ans. Il est désormais lié au club de son cœur jusqu’en 2018. Avant, sans doute, de s’envoler vers d’autres cieux, pour faire, à nouveau, résonner son nom (et son surnom) à travers l’Europe. Mais comme entraîneur, cette fois.